Journal du voyage de Pierre-Yves et d'Elodie
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06 juin C`est parti !  
 


Montpellier Londres Moscou. Nuit de vagabondage a l`aéroport. Vide, ballet de nettoyeuses lancées comme un troupeau de bisons. Sièges confortables. Nuits courtes mais moral d`acier (baromètre = 10/10). Visite de Moscou : dorures et ambiance maussade. Les petites mamies courbées par leur fichu cotoient les grandes femmes appretées, brushing, escarpins, tenues de soirée. Nous habitons un 50m2. C`est grand, mais ils sont 12 + nous = 14. Poissons sechés pendus aux fenêtres et des queues qui sortent des placards. Bonnes soupes. Nuits excellentes.
PierreYves

  Chez Pavel c`est l`auberge espagnole version russe. De Dima qui fait des études pour être capitaine de bateau sur la mer noire à Alexander qui vend de tout dans la rue... les langues se melangent sans cesse : espéranto, anglais, français, russe. On a toujours du mal à réaliser où nous sommes. Entre deux mondes...ou trois...ou quatre... besoin aussi de se poser tous les deux. pour réaliser.
Élodie
On vous embrasse
22 juin GRANDE RUSSIE  
  Nous continuons notre bonhomme de chemin...sur les rails du transsibérien.
A Perm, nous avons reussi à atteindre la maison de Leonit et Luda. La dernière maison du dernier quartier de la ville. Perm, c`est le sablier de l`Oural. La montagne y depose sa poussière depuis des millenaires... et les hommes y tracent leurs pas.
Novosibirsk. 30 degres. Chaud. Très chaud. Et en même temps...il neige ! Je veux parler du pollen qui tombe des arbres. C`est surréaliste...
Irkoutsk, c`est la ville d`Eugenia. Avec lui, nous apprenons àmieux connaitre la Russie. Cette ville a une âme particulière. Les vieilles maisons de bois côtoient les cubes de l'époque soviétique et les nouveaux immeubles qui deviendront le nouveau visage de la ville : du verre et des formes rondes. Ici, c`est une sorte de carrefour de l`Histoire.
Nous nous rapprochons peu àpeu de l`Homme-nature... peu àpeu...
Depuis Perm, nous n`arrêtons pas de suivre ou de traverser des rails... Élodie
 
 

. Immense. Pour donner une idée : elle peut contenir 33 fois la France, mais seulement 2.5 fois plus de personnes y habitent. Certains Russes font des distances énormes pour aller travailler : l'équivalent de Berlin-Madrid tous les jours. Les trains vont à toute vitesse. Entre les villes les horizons sont illimités. Grand empire. Grande armée. Soviétisme. On comprend un peu mieux pourquoi il fallait un Etat fort pour controler cet espace.
Nous adoptons maintenant le rythme russe : 2 repas par jour, nuits courtes. Il sont endurants les bougres !!! Ils ont appris à être résistants : froid sibérien, canicule. A Novosibirsk, c`est Siberia Beach : ils ont 200 km de plage en plein coeur du pays. Surprenant. Voici quelques mots. Dans quelques mois vous pourrez avoir des photos. Pierre-Yves

 
17 juillet Baïkal et Mongolie  
  Où nous avions-vous laissés ? ah oui... le lac Baïkal... En arrivant au bord du lac, une seule expression a pu sortir de moi : " Baïkal !!!!!! ". Un cri. Le cri du Baïkal. Il est tellement immense. C'était le seul moyen de lui dire que nous étions là. Heureux de le voir enfin. J'ai eu une vision. Le Baïkal, c'est la pupille de la terre. Son oeil. Bleu. Il regarde les montagnes qui lui racontent l'histoire. Les montagnes parlent et chaque grain de sable est la poussière d'un mot que le Baïkal digère, engloutit. Ici règne une force indescriptible. Une puissance terrestre. C'est beau. Élodie  
  Mongolie  
 

La Mongolie est splendide du sol jusqu'au ciel. Les blanches geras éclairent le pied des montagnes comme des lanternes. Les montagnes sont douces et colorées. L'absence d'arbres dévoile leurs plis et replis. Elles sont nues sous les sabots des mille chevaux, toujours là. Aux quatre coins du paysage. Parfois un troupeau. Parfois un cavalier seul. Ici, le ciel veut faire aussi bien que la terre. Il lui répond et devient chaque jour plus beau. Il fait son numéro. C'est un spectacle sans fin. Attentifs, déterminés, nous avons suivi la bonne étoile, les rencontres de hasard. Elles nous ont menés dans une famille d'éleveurs, au creux des montagnes du nord-ouest. Nous avons pu vivre avec eux. Simplicité et coeurs ouverts. Vie au quotidien. Veillées à la bougie. Rondes pour aller chercher l'eau. Naadam secret des montagnes, loin du tapage d'Oulan Bator... Les geras, rondes, ont un poêle en leur centre qui élance sa cheminée vers le ciel. On voit les étoiles. Au plafond, rayons de bois en soleil qui soutiennent le dôme. C'est une maison qui ressemble a un volcan miniature. Une petite terre. Au centre, le feu rouge qui crache sa fumée en haut. Autour, les hommes et femmes, les enfants. qui font leur ronde de vie. Notre chemin est ponctué par les oboos. Tipis de pierre ou de bois, points de rencontre des esprits des morts, points de vénération où se font des prières et des offrandes. Y sont accrochées des écharpes bleues. On dirait le ciel qui a laissé des plumes en passant. L'oiseau bleu. Ces écharpes sont la ligne de l'horizon, la rencontre du ciel et de la terre, des vivants et des esprits. Et nous continuons maintenant notre chemin vers le sud, jusqu'aux dunes du désert... à suivre... Élodie

 
 

3 fois plus vaste que la France pour 6 fois moins d'habitants. 6 personnes sur 10 habitent Oulan Bator. En dehors, horizons à perte de vue. Respirations profondes. Ça sent le thym, les herbes, le crotin. La poussière par tourbillons s'infiltre dans nos oreilles, le cou, les chaussettes. 43 degrés, soleil de plomb. Naadam : c'est le 14 juillet, le bal populaire, la fête des célibataires, la foire aux bestiaux, ... tout ça mélangé une fois par an. Vodka. Lutte : Hommes de pierre en slip paillettes qui s'enlacent jusqu'à la chute, puis l'un d'entre eux agite les bras comme un oiseau. La pierre, l'oiseau. C'est la Mongolie : des clins d'oeil, des sourires et les bras grands ouverts comme je n'ai jamais vu ailleurs. Mais, les chevaux sont dressés au bâton, le climat extrême (-35 degrés en hiver), les chiens sont de féroces gardiens des yourtes. Superbe aventure au pays des mongols....

Pierives

 
1er août suite de la Mongolie...  
 

Après notre séjour dans la famille mongole, notre retour sur Ulan Bator a été entrecoupé de rencontres de touristes de toutes nationalités... envie de revenir au contact authentique avec les mongols ... nous avons pris la décision de découvrir le Gobi par la porte où personne n'entre. Pris la carte, regarde où il n'y avait rien, pose le doigt ... nous avons passé la dernière semaine de juillet a Zumbaya, dans le désert de Gobi, au bout du bout de la dernière route. Une bonne transition vers la Chine qui n'est pas loin... un gout de bout du monde et pourtant...la première piscine construite en Mongolie, deux disco bars et... du pétrole en veux-tu en voilà. Une petite ville (1500 habitants) très étrange. Une rencontre de hasard dans le train qui nous y emmenait (un seul wagon...) et nous voilà invités une semaine dans une famille ... vie au jour le jour, en suivant le rythme du soleil et de la chaleur ... deux chameaux qui promènent leurs dunes de graisse dans la rue, paysage ambulant rapporté du fin fond du désert... une belle conclusion avant le passage de la frontière chinoise... aujourd'hui même. Ces derniers temps, j'ai revé d'aubergines, de ratatouille froide, de gaspacho et de gateaux... ah oui et des pelardons aussi. Avec du miel. Un mois avec riz ou pates a la viande de mouton, c'est un peu long... Élodie

 
 

Zumbaya, c'est un mix entre un centre d'entrainement militaire désaffecté et le club Med. Mais y'a pas la mer. Alors la piscine c'est le centre. Plongeoir de 4 m. Loupiotes clignotantes la nuit. Tous les soirs c'est Karaoke. Ils en sont très friants. En français c'est dejà pas facile... alors en mongol...

Le passage en Chine s'est fait au poste de police. A Zamyn Uud. Dates de Visa pas claires. Visa depasse de quelques heures. Amende. Attente. Ça nous a fait doubler le budget de Mongolie en 1 jour (400 euros pour le mois, c'était pas assez !). M'enfin ! On a pu ainsi faire la connaissance d'une caricature de la police mongole : petit homme touchant à peine les pieds au sol quand il est assis, avec une tapette à mouche de compétition - jaune fluo avec emplacements des doigts-. Il sifflote une note sans mélodie, juste pour dire qu'il aime son travail. Une porte de prison. Et pourtant nous n'étions qu'au poste de Police... Notre 1er jour en Chine : beaucoup de vélos, et l'occasion de manger des légumes et une bonne omelette. Pierives

 
1er septembre Chine  
 

Au pays des abeilles et des fourmis : Lanzhou, Wanzhou, Wuhan, Souzhou, Shanghai, Qingdao
Ici, tout bouge et il y a des gens partout partout.
Ça grouille d'énergie, avec sourires. Bonheur de retrouver les fruits et les légumes. Avec le piment qui va avec ! Tantôt hotels à 10 francs la nuit, tantôt rencontre d'un espérantiste. Pour la premiere fois, j'ai osé offrir un poème à un peintre chinois :

l'eau est immobile
le rocher ecoute
grandir la fleur de lotus
plus haut
une cigale
chante

En Chine, le prénom de Pierre-Yves est Chetoo (qui signifie pierre ou rocher) et le mien est Reroua (qui signifie fleur de lotus)
Des jardins où les poissons nous regardent, des gratte-ciel entre terre et ciel qui portent leurs propres reflets, entre minéral et végétal, des plats cuisinés differents chaque jour... elodie

 
 

'La Chine est LION" (proverbe)
La Chine, c'est 30 fois la surface de la France. 20 fois plus d'habitants. 1 milliard 200 000 chinois en action. Travaillent sans discontinuer. Tout est pretexte a l'activité. Femme-rayon dans les supermarchés vous aide a atteindre les bons produits, Femme-escalator pour accompagner votre caddie en bas de l'escalier, Femme-ascenceur pour appuyer sur le bouton à votre place, Femme-applaudisseur a l'entree des magasins pour attirer le chaland, Femme-potiche à côté des lanternes rouge pour faire joli, Femme-Bonjour qui est là juste pour dire bonjour, etc... Tout ça s'agite dans une virtuose coordination. Epatant. Etourdissant. La Chine est Lion : ils disent ça pour s'encourager a devenir les meilleurs. Faire toujours plus. Plus fort. Plus Puissant.

Une fois nous avons ressenti le besoin de nous enfermer un jour entier dans une chambre-placard : sorte de boite de 2m sur 2m, sans fenêtres. Avec seulement 6 trous pour l'aération à côté du plafond. Petit insectarium rassurant. Anonyme. Quelconque. Reposant..... Avant de repartir dans la fourmilière.

PierreYves

 
06 octobre Corée Japon  
  Nous avions pris quelques vacances :),
Mais voici tout de meme quelques nouvelles antidatées.
Nous avons choisi de faire court.
 
du 1 au 15 septembre Corée du Sud  
  Les Coréens sont d'une profonde gentillesse. Je n'ai jamais autant vu
d'anges gardiens. Ils volent a votre secours. Devancent nos pas. Vous
cherchez une fraction de seconde la station de métro : ils sont la derrière
votre épaule. Sécurité absolue. Education stricte. Les parents, la famille,
c'est la valeur number one. Convenances. On doit se marier avant de
fréquenter. C'est un peu la chasse aux célibataires. Si tu bouges : trop
tard, t'es marié.
Pierre Yves
 
 

Sejour court mais fort en émotions...
Rencontre d'une chamane qui devine le passé et predit l'avenir
Vie avec un moine dans un temple bouddhiste : lever 4 h du mat, prières,
méditation et...quelques fous rires nerveux... La 1ère fois j'ai entendu les
grillons parler aux moines et j'ai senti un papillon grandir entre mes
mains. La 2eme fois, j'ai entendu les fées marcher sous la pluie et entre
les mains, une pelote de soie.
La Corée avec Grego mon frangin c'était aussi les soirées peinture avec les
doigts, les soirees philosophie, les siestes, la découverte d'une boisson
qui égale le sirop d'orgeat : le soudjonggoa...
Depuis ce sejour, nous avons un nouveau nom, espérantiste, plus facile a
retenir et plus poetique : Suno (soleil) pour Pierre Yves et Luno (lune)
pour moi.
Elodie

 
15 septembre
au 10 octobre
Japon  
 

Nous pensons revendre notre lit dès notre retour en France : les tatamis
sont très confortables. On respire. Très bon pour la rectitude de la
colonne vertebrale. 1,8m sur 0,9m. En général 7 tatamis par pièce. Et en
plus, ça sent bon. Plus besoin de se casser le dos pour passer
l'aspirateur. Moins cher qu'un lit. Votre chambre à coucher peut aussi servir
de salle de jeux, de lecture, de salle à manger,... Bref, le tatami, c'est
le must du couchage efficace ! Voila, tel est le Japon : c'est fou hein ?! Sinon , les enfants portent des casquettes jaunes dans la rue pour être vus des voitures. Des casquettes rouges ou blanches pour faire du sport, aux couleurs du drapeau japonais. Ils sont mignons.
pierre yves

 
 

Au Japon, c'est la feu d'artifice. Nous voyageons entre soirées-banquets
espérantistes, ecoles où nous présentons notre voyage et où 100 enfants nous
chantent leur hymne local, fermes ou nous aidons des agriculteurs à planter
l'ail, a désherber les carottes et à recolter le satoimo, soirées crêpes qui
comblent nos hôtes. Pierre-Yves affine sa pratique des médecines orientales
(je suis son cobaye et des fois ça fait mal ou ça chatouille) et moi ma
pratique des baguettes avec les merveilles gastronomiques de ce pays. Détail
rigolo : les japonais sont amoureux fous de leurs trains et les mitraillent
de photos.
Elodie

 
Lundi 27 Octobre 2003 Notre voyage et l`espéranto  
 


A ce moment du voyage, après 5 mois de cheminement, nous voudrions rendre un
hommage a cette langue qui guide nos pas, jour apres jour... Grâce àelle, nous
pouvons voyager au coeur des hommes.

Imaginez qu'à votre arrivée dans un pays, votre oncle, votre tante, votre
cousine, votre cousin vous accueille. Bras ouverts. Commence par vous offrir le
thé, vous propose la douche. Et puis nous commencons a partager nos envies. Les
yeux s`illuminent, les coeurs s`ouvrent. Il propose de nous accompagner. Appelle
ses amis pour une fete, une rencontre. Simplement, nous nous sentons
profondement liés.

Grâce à l'espéranto, nous avons pratique l`acupuncture en Chine, chanté et
calligraphié avec des écoliers de Fukuoka, planté de l'ail dans la province de
Kyushu, appris la thérapie Yumeiho a Tokyo, vécu dans un temple en Coree du Sud.
En ce moment, au Vietnam, chaque matin, pendant 3 heures, nous pratiquons le Khi
Cong. L`après-midi, nous approfondissons la Yumeiho. Semaine prochaine : visites
de jardins medicinaux.... Voici des exemples concrets de notre propre
expérience. En quelques jours, nous devenons acteurs, nous dépassons le Dire
pour Faire.

L`espéranto n`est pas une langue morte ou disparue : nous la vivons au
quotidien.

Merci à Zamenhof, créateur de cette langue magique. Merci à Bernard Martinez,
celui qui nous l`a transmise

L`espéranto n`est pas seulement une langue. L`esperanto, c`est un voyage au
coeur des hommes.

Elodie et Pierre-Yves

 
5 décembre Vietnam Pbotos >  
 

Non nous ne sommes pas allés voir la baie Dhalong, ni Sappa...Pendant un mois et demi, nous sommes restés a Hanoï, dans un quartier modeste au sud de la ville, Giap Bat. Exceptées quelques virées dans les villages alentours avec nos amis, des amis comme on n'en trouve pas partout...des vrais... Un paysage superbe, oui d'accord, c'est superbe, on vous envoie une superbe photo (que vous aurez sûrement déjà vue) et après ? Par contre, les fruits que nous avons recoltés, ici, ça c'est autre chose... Entre les cours de Khi Cong, de Yumeiho et de vietnamien, c'etait coup de coeur sur coup de coeur. Nous en sommes arrivés a nous demander qu'est-ce que nous n'aimions pas ici... sans réponse bien convaincante : ça manque un peu de plats sucrés pour moi, ils ne s'occupent pas trop de la pollution des ruisseaux et de l'environnement en général. Mais à côté de ça... les gens sont naturels, spontanés, simples, gais, généreux. Ils travaillent beaucoup mais ils savent aussi faire la sieste. Leur langue s'apprend comme une partition de musique, avec des notes. J'aime les marchandes à vélo qui vendent des roses fraîches de toutes les couleurs ; celles qui vendent des ballons de fête mais tous les jours... Les marchands de poissons rouges qui accrochent leurs locataires, chacun son sac plastique, sur la mobylette ; les femmes qui se promènent dans la rue en pyjama fleuri ; les coqs qui déambulent devant les boutiques ; le maïs grillé qui se grignotte sur le trottoir, le soir, assis sur un tabouret en plastique ; les maisons de dessin animé qui dressent leur pièce montée jusqu'au ciel ; un inconnu qui vous entend parler français, s'assoie à côté de vous et vous invite a prendre le thé chez lui où il vous présente toute sa famille... Nous n'avons pas beaucoup bougé mais nous avons la sensation d'avoir vu tout le Vietnam ici. Peut-être parce que le voyage au coeur des hommes a pris ici toute son ampleur, toute sa saveur... merci encore à la clé de ces portes grandes ouvertes, merci a l'espéranto. Le Vietnam laisse une belle rose au fond de notre coeur.
Elodie

 

Imaginez que l'on prenne la moitié de la France et que nous l'étirions comme un Malabar du Nord au Sud. On dirait le Vietnam. A Hanoï, ils portent des chemisiers de coton blanc-dentelle ou bleu ciel. Sur leur Motocyclette, ils ont de l'allure. Ils roulent sans casques a 20km/h. Pépère, ils 'sengouffrent dans les brèches. De vrais équilibristes du panier de 30 kg papaye, des funambules du tube sanitaire de 4 mètres,.... Ils font les déménagements comme ça, se faufilant en "Jim-Kana" (mon papa disait toujours Jim Kana quand j'etais petit mais j'ai jamais su comment ça s'écrivait.... vous savez ?), dans un flirt permanent de touche-pneus. Plus jeune, je n'ai jamais eu de motocyclette, j'ai plutôt fait de la pédale (Mais je me suis musclé les jambes!). Alors là, aujourd'hui, je me régale. Dans un vent de liberté totale, j'imagine devant moi mes parents en escapades avec leur Solex des annes 60-70. Mais mon Papa il est frisé et ici ils ont plutot les cheveux raides. Je reste derrière pour ne pas perturber l'espace temps....

Romantiques, ils aiment se promener sur le bords des nombreux lacs et se renversent delicatement sur un banc. Empruntent un pédalo en forme de cygne sous les spot-lights des maisons de famille. Le soir, nous trempons les bananes dans du riz jeune. Ils sourient parce qu'il sont pauvres et que la vie c'est maintenant. Demain, c'est du passé : on oublie... En ce moment, c'est le Sea Games, la coupe du monde de football 1998 version asiatique. Par solidarité, nous sautons de nos tabourets plastiques et nous crions devant la télévision. A partir de 22H, on voit des gens en Pyjamas se balader en motocyclette dans les rues. La rue : c'est le couloir entre la cuisine et la chambre à coucher. La France nous manque. Notre famille, nos amis. Mais nous vivons ici une aventure richissime. PierreYves

 
NOËL 2003 CARTE DE VOEUX  
8 janvier Cambodge  
  Notre séjour a commencé a Phnom penh, et comme souvent : déambulation à pieds...au hasard...des rencontres. Nous voilà franchissant la porte colorée d'une pagode bouddhiste, gardée par deux lions jaunes et bleus. Nous devions la franchir bien des fois les jours suivants... Un moine nous fait signe, nous nous asseyons sur un banc. Ses amis arrivent. A notre grande surprise, ils parlent presque tous anglais. Rapidement arrive le sujet de la guerre, de Polpot, des familles dechirées, des pressions de la Thaïlande et du Vietnam, du gouvernement en place qui vend son propre pays en pièces détachées.... Ici, les pagodes sont des oasis d'espoir qui accueillent les enfants pauvres du pays. Blessés par l'Histoire, séparés de leur famille, ils se cachent derrière leur habit de lumière pour pouvoir étudier. Etudier quoi ? pas le bouddhisme, non. Mais l'anglais, les langues etrangères. C'est avec la soif d'apprendre qu'ils pressent leurs pas sur le trottoir, leur cartable de toile sur l'épaule. L'émotion de ce premier jour ne nous a pas quittés.

Mon frangin nous a rejoint. Nous sommes alles vers l'ouest. Battambang. Kho Ktouk, où nous sommes allés retrouver un ami moine. Siem Reap. Angkor. Les temples y sont ancrés profondemment dans la terre. Comme des bateaux. Souvent, un figuier géant, à l'écorce blanche et nacrée, sert a la fois de mat et d'ancre, souleve ou recouvre les pierres. Splendide.
Elodie

 


Pays a Béquilles. 2 millions de personnes torturées et tuées en 2 ans dans les années 1975 sous le régime Khmer rouge. Ça donne des jeunes cambodgiens de 30 ans nés dans cette vague de sang. Méfiants. Ils rêvent d'Amérique, de dollars. "One dollar ?" demande déjà cet enfant de 3 ans. Les prix triplent lorsque vous arrivez, " because it's not expensive FOR YOU !". Les hommes fument des cigarettes Alain Delon (A taste of France disent toutes les affiches), et s'enfoncent dans leur hamac en regardant leur femme et leur enfants travailler. Heureusement, certains d'entre eux tombent les masques. Mon meilleur moment : une journée de ballade à vélo, avec un petit Cambodgien sur le porte-bagage. En visite de la campagne, des potagers. La coupeuse de riz fière que l'on s'intéresse à son habileté. 10 jeunes en quête d'échanges, dans un anglais appris en 6 mois. Des regards intenses. Beaucoup de rires pour lacher l'émotion.... La plupart vivent avec 1 dollar par jour. Ils n'ont rien, ils sourient.

.... et depuis 4 jours a Bangkok, c'est la profusion du TOUT PARTOUT : HiFi, vêtements, nourriture.... tout à pas cher. Tous consomment, tous achetent. Mais la plupart des vendeurs font la tête. Peu de sourires, voir une grimace de dédain. Ils sont blasés.... Pourtant le pays monte en flèche, avec un avenir prometteur. Ils ont tout, et font la tronche !! Chercher l'erreur ....
Pierives

  (!) Pour nous écrire merci d'utiliser cette adresse : pierives@wanadoo.fr  
   
  Deux Voyageurs à la Recherche de l'Homme-Nature